L’accélération technologique n’est plus seulement une question d’innovation, mais de structuration profonde des métiers. Les grandes entreprises comme les PME doivent composer avec des usages en rapide évolution : déploiement massif de l’IA, protection des données à l’heure du quantique, automatisation généralisée, développement de l’économie décentralisée, prise en compte de l’impact environnemental du numérique. Dans les grandes métropoles, Paris en tête, les entreprises peinent à attirer des profils spécialisés sur des fonctions souvent très récentes, parfois encore en cours de définition.
Pour répondre à ces tensions, les professionnels des ressources humaines explorent de nouvelles stratégies d’attractivité, notamment via les réseaux sociaux. Les campagnes de recrutement sur TikTok ou Instagram illustrent cette évolution, où les canaux de communication deviennent aussi des outils de sourcing et de sélection de talents.
Le champ de l’intelligence artificielle concentre une grande partie des mutations actuelles. L’ingénieur en intelligence artificielle, profil désormais central, conçoit et améliore des systèmes d’apprentissage automatique dans des domaines aussi variés que la finance, la santé, la logistique ou la cybersécurité.
Le data scientist, devenu incontournable dans la plupart des grands groupes, continue d’être très recherché, notamment pour sa capacité à exploiter de vastes volumes de données non structurées. Son rôle s’articule de plus en plus avec celui du data architect, qui assure l’organisation, la sécurité et la gouvernance des flux de données.
Avec la généralisation des usages de l’IA, de nouveaux métiers apparaissent. L’ingénieur MLOps, à l’intersection entre développement logiciel et data science, est désormais indispensable pour garantir la stabilité des modèles en production. L’essor des modèles génératifs a également donné naissance à des fonctions spécifiques, comme le prompt engineer, chargé d’optimiser les interactions avec les grands modèles de langage, ou le développeur d’IA générative, qui conçoit des outils capables de produire automatiquement des contenus visuels ou textuels.
Les experts en traitement du langage naturel (NLP), les spécialistes des jumeaux numériques ou encore les chefs de produit IA s’inscrivent dans cette logique de spécialisation croissante, qui reflète la structuration progressive de l’écosystème de l’intelligence artificielle.
Dans un contexte d’exposition croissante aux cyberattaques, le champ de la cybersécurité connaît lui aussi une transformation rapide. Les compétences traditionnelles en protection des systèmes doivent désormais être articulées avec de nouveaux enjeux, liés notamment à l’émergence de l’informatique quantique.
Des profils spécialisés font leur apparition, à commencer par les experts en cybersécurité quantique, capables d’anticiper les vulnérabilités que ces technologies peuvent introduire dans les systèmes cryptographiques actuels.
À ces enjeux techniques s’ajoute une demande croissante en matière de protection de la vie privée. Des fonctions comme celle de coordinateur d’intimité numérique se développent dans les entreprises, avec pour mission de veiller au respect des réglementations (RGPD, DSA), mais aussi de piloter une intégration plus éthique des technologies dans les usages quotidiens.
Le développement applicatif connaît lui aussi une évolution structurelle. L’usage croissant de la blockchain dans des secteurs comme la finance, la supply chain ou l’assurance génère une demande en profils capables de concevoir des applications décentralisées, d’écrire et sécuriser des smart contracts, ou de travailler sur l’interopérabilité des systèmes.
Parallèlement, les approches no code et low code transforment les pratiques de conception numérique. Les entreprises, notamment les PME et les start-ups, s’appuient sur ces outils pour accélérer la mise sur le marché de leurs produits. Des fonctions émergent, à l’image du product builder no code, qui conçoit des applications sans passer par les langages de programmation classiques.
L’Internet des objets poursuit également sa montée en puissance. Les ingénieurs spécialisés en systèmes embarqués, en connectivité et en cybersécurité IoT sont recherchés dans les domaines du bâtiment intelligent, de l’industrie 4.0 et de la santé connectée.
Longtemps marginalisée, la question de l’impact environnemental du numérique s’impose désormais comme un critère de pilotage à part entière. Ce virage donne lieu à la création de nouveaux postes, intégrés aux directions RSE ou directement rattachés aux pôles numériques.
Les consultants Green IT accompagnent les entreprises dans la réduction de leur empreinte environnementale, via l’optimisation énergétique des infrastructures, l’éco-conception logicielle ou encore l’analyse du cycle de vie des services numériques. Les chefs de projet RSE numérique assurent la coordination de ces actions à l’échelle des organisations, en lien avec les stratégies de transition écologique.
La généralisation de la réalité augmentée et de la réalité mixte dans les secteurs industriels, médicaux ou éducatifs transforme les attentes en matière de compétences. Les entreprises recherchent désormais des ingénieurs spécialisés capables de concevoir des environnements immersifs complexes, souvent intégrés à des processus métier stratégiques.
Les applications liées aux jumeaux numériques, en particulier, se multiplient. Ces répliques virtuelles de systèmes physiques permettent de simuler, tester et optimiser des scénarios en conditions réelles. Les compétences requises pour ces fonctions croisent expertise technique, connaissance des environnements industriels et maîtrise des outils de modélisation.
Au-delà des profils techniques, la plupart des nouveaux métiers de la tech nécessitent une combinaison de savoir-faire technologiques, de compétences transversales et de capacités d’adaptation.
Les recruteurs valorisent de plus en plus les profils hybrides : experts capables de dialoguer avec des équipes pluridisciplinaires, de comprendre les implications réglementaires d’un projet, ou de traduire des résultats techniques en décisions stratégiques. La culture de la donnée, la pensée critique, l’agilité organisationnelle et la sensibilité éthique sont devenues des éléments différenciants.
Face à ces évolutions, la formation continue prend une place centrale. Bootcamps spécialisés, micro-certifications, formations hybrides, alternance : les dispositifs se multiplient pour permettre aux professionnels d’actualiser leurs compétences. France Compétences et Pôle emploi actualisent régulièrement les nomenclatures pour intégrer ces nouvelles réalités.
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